Merci à tous ceux qui ont décidé de revenir pour lire la deuxième partie de cet article. Si vous n’avez pas eu l’occasion de lire la première partie, nous vous suggérons de la lire d’abord juste ici : “Ce que le secteur des assurances peut apprendre du leadership de Ted Lasso”.
Ted Lasso est une série TV qui raconte l’histoire d’un entraîneur de football américain universitaire, engagé pour diriger une équipe professionnelle de football à Londres. C’est l’histoire d’un homme “pas dans son élément” qui rappelle que, dans l’assurance comme dans tout autre secteur, il n’est pas nécessaire d’être un expert dans quelconque domaine pour être un leader efficace.
À titre de rappel, les principales leçons de l’émission que nous avons tiré de la première partie étaient les suivantes :
- Soyez vous-même
- Remarquez les gens qui font bien les choses
- Soyez aimable
- Soyez ouvert aux nouvelles idées
- En matière de coaching, la même approche ne convient pas à tous
- Tirez des leçons de la vie, et non pas seulement du sport.
- Posez des questions
Voici plusieurs leçons de coaching tirées des épisodes 4 à 6 qui s’appliquent au secteur de l’assurance et au leadership en général. Veillez donc à regarder ces épisodes avant de lire ce qui suit.
Soyez vulnérables
Ted choisit d’être vulnérable dès le premier jour. On ignore pourtant si sa vulnérabilité est un trait de sa personnalité ou un comportement acquis. Quoi qu’il en soit, elle est toujours perçue comme authentique. Ted est prêt à partager des anecdotes personnelles que d’autres pourraient essayer d’exploiter ou de tourner en dérision, et il ne se préoccupe pas de ce que les autres pourraient faire des informations qu’il partage. Comme beaucoup de grands leaders du secteur de l’assurance ou d’ailleurs, Ted comprend que l’un des choix les plus audacieux qu’un leader puisse faire est celui d’être vulnérable. Mais c’est cette vulnérabilité qui permet aux autres de voir Ted tel qu’il est, en créant un environnement de sécurité psychologique dans lequel ils se sentent en totale confiance avec lui.
Pour reprendre une citation de Brene Brown, “Aimer, c’est être vulnérable, c’est donner son cœur à quelqu’un et lui dire : “Je sais que cela peut faire très mal, mais je suis prêt ; je suis prêt à être vulnérable et à t’aimer”. Au fur et à mesure que la série progresse, la vulnérabilité de Ted le rend attachant aux yeux de l’équipe et de tous ceux qui l’entourent. Il ne se contente pas d’éprouver de l’empathie pour les gens, il les invite à en faire autant pour lui. Cette régulation émotionnelle interpersonnelle crée une relation de travail d’une grande qualité. À bien des égards, cette vulnérabilité fait que nombre de ses détracteurs initiaux deviennent ses défenseurs et ses plus grands fans. Elle aide tous les membres de l’équipe à être eux-mêmes et à se rapprocher les uns des autres.
Regardez les choses sous un autre angle
Les grands coachs et chefs d’entreprise peuvent faire abstraction de leurs propres expériences et se mettre à la place des autres. Les meilleurs d’entre eux peuvent même inciter les autres à faire de même. Dans l’épisode 4, Ted tente de “piéger” les parents de Roy et Jamie et de les amener à se respecter mutuellement et à trouver un terrain d’entente.
Ted résout des problèmes de relations interpersonnelles avec une facilité déconcertante. Il demande à Roy comment il était quand il avait l’âge de Jamie. Bien sûr, Roy se souvient qu’il était un peu comme lui : une vraie “Prima Donna”. Ted superpose donc deux perspectives. S’il est non seulement capable de comprendre avec empathie la situation de Roy, il maintient également son propre point de vue et ses intentions, en amenant Roy à réfléchir à une version plus jeune de lui-même. Il accomplit tout cela tout en prédisant le résultat de cette manœuvre sur Jamie. Plus simplement, il a une grande capacité à se mettre à la place des autres et à faire preuve d’empathie pour ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent.
Créez un langage et une culture communs
Les meilleures équipes, au bureau comme sur le terrain, ont développé une histoire commune et partagée. Elles ont leur propre “sténographie”. Par sténographie, je veux dire qu’elles ont adopté des mots ou des expressions, qui prennent leur sens au sein de leur organisation. Par exemple, dès le début, Ted a placé une bannière dans le vestiaire avec un mot dessus : “Believe”. “Believe” (qui signifie “Croire” en anglais) est utilisé tout au long de la série et devient une partie de l’identité de l’équipe. Parmi les innombrables autres exemples de mots et d’expressions que l’équipe adopte, tous les membres de l’équipe savent ce que signifie “être un poisson rouge à la fin de la saison”. L’équipe continue de développer une culture et des habitudes qui lui sont propres.
Dans l’épisode 6, l’équipe reçoit une petite leçon d’histoire du club. Pour chasser certains “fantômes du passé”, Ted demande à l’équipe d’offrir quelque chose de personnellement significatif en signe de respect pour ceux qui ont fait des sacrifices par le passé. Chaque membre de l’équipe a été invité à apporter un objet de valeur à ses yeux à cette cérémonie et à le brûler dans un feu. En honorant le passé ensemble, l’équipe crée un lien plus fort, un sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand qu’elle. Il s’agit d’un processus de “dépouillement de l’ego” qui élimine les obstacles à la formation des liens essentiels, nécessaires à la haute performance. Les meilleures équipes honorent leur passé et font de leur mieux pour 1) être à la hauteur de cet héritage, et 2) partir en ayant laissé une trace positive de leur passage.
Si vous avez déjà fait partie d’une grande équipe ou d’une organisation d’assurance, vous pouvez très facilement penser à des mots, des phrases et des événements partagés qui resteront à jamais gravés dans votre mémoire. Même après avoir quitté cette équipe ou cette organisation, chaque fois que vous voyez quelqu’un qui faisait partie de la même équipe, même s’il était là à un moment différent, vous partagez immédiatement ce sentiment de camaraderie , vous connaissez le même “jargon”. Le fait de pouvoir se considérer comme un membre de cette “famille” suscite un sentiment de fierté.
Soyez très attentif
Ted scrute constamment la pièce et prête une attention particulière à tout le monde et à tout ce qui se passe. Mais il sait aussi se concentrer sur un point précis, comme lorsqu’il a compris quel type de personne Rupert Mannion, ancien propriétaire de l’AFC Richmond, était réellement, même si tant d’autres personnes en étaient amoureuses. Ted est peut-être le seul à avoir compris que Rupert était responsable de l’annulation de la vente aux enchères de Robbie Williams (épisode 4).
Dans l’épisode 5, Jamie faisait un grand match. Les fans l’acclamaient et presque tout le monde était excité. Mais Ted a réalisé que les coéquipiers de Jamie ne célébraient pas ses buts. Ted a prêté attention assez longtemps pour réaliser que mettre Jamie sur le banc était la bonne solution, la meilleure chose à faire pour l’équipe. Le fait de prêter une attention soutenue, tantôt large, tantôt étroite, vous aide à saisir des nuances que d’autres pourraient manquer.
Une autre chose à ajouter au sujet de l’attention : Ted reste toujours positif et se concentre sur les points positifs (encore une fois, une régulation émotionnelle de niveau ninja). Nous savons maintenant que Ted souffre légitimement dans son mariage. Malgré cela, Ted est capable de rester concentré sur ses valeurs fondamentales et de continuer à être gentil, optimiste et positif. Lorsque Nate commence à célébrer le fait que Jamie ait été mis sur le banc, Ted et le coach Beard proclament l’une de leurs règles inébranlables : “pas de schadenfreude !” Pour ceux qui ne connaissent pas ce terme, la “schadenfreude” consiste essentiellement à trouver du plaisir dans la douleur des autres. La règle “pas de schadenfreude” de Ted en dit long sur le genre de personne qu’il est.
La plupart des gens veulent réaliser de bonnes choses et attendent des autres qu’ils fassent de même. Mais parfois, certains peuvent avoir du mal à le faire, et il est de notre devoir d’encourager ceux qui n’ont pas bien joué. Nous aimons souvent voir les gens prendre leur revanche. Ted sait que le changement est difficile, et que chacun a ses propres combats à mener. C’est pourquoi les leçons de la vie peuvent être douloureuses à supporter. Ted indique clairement que, même s’il souhaite que les gens tirent des leçons de la vie, il devrait toujours faire preuve d’empathie et les aider à traverser les moments difficiles. Sa règle “pas de schadenfreude” est une excellente règle à respecter pour chaque équipe et chaque dirigeant.
La pratique rend parfait
Lorsque Jamie prétend ne pas pouvoir s’entraîner parce qu’il est blessé, presque tous les membres de l’équipe se rendent compte qu’il simule sa blessure, simplement parce qu’il a été mis sur le banc. Lorsque Ted s’inquiète du fait que Jamie ne peut pas s’entraîner, Jamie répond : “Détends-toi, Ted, ce n’est qu’un entraînement.”
Dans le sport américain, il y a quelques années, un célèbre joueur de basket-ball ne comprenait pas pourquoi l’entraînement était si important aux yeux de son entraîneur. Un peu comme Jamie qui disait “Relaxe Ted, c’est juste de l’entraînement”, ce joueur n’arrêtait pas de dire “On ne parle que d’entraînement, là”. Ce joueur n’avait pas réalisé l’importance de l’entraînement, tout comme Jamie.
Lorsque Jamie dit “Relax Ted, c’est juste de l’entraînement”, c’est la première fois que Ted apparaît visiblement contrarié. Ce dernier prend la phrase et la renverse. Son intonation fait toute la différence. La maîtrise de ce renversement réside dans la dissonance créée par ce qu’il dit et ce qu’il communique. Son énergie non verbale (posture, ton de la voix) crée un message qui ne peut être ignoré.
“Nous parlons de l’entraînement. Le seul endroit où nous pouvons jouer ensemble, nous parlons de l’entraînement. C’est le seul moment sur lequel nous avons le contrôle. Le reste du temps, c’est nous 11 contre ces 11-là.”
Ici, ce que Ted comprend (que Jamie ne comprend manifestement pas), c’est que les meilleurs compétiteurs dans le sport et dans la vie prennent l’entraînement aussi sérieusement que durant un match ou durant le travail. Ils savent que c’est en s’entraînant que l’on affine ses compétences et que l’on se prépare à tous les scénarios possibles et imaginables. De nombreuses histoires racontent que les meilleurs joueurs de tous les temps sont implacables à l’entraînement. On dit de beaucoup d’entre eux qu’ils sont “les premiers arrivés, les derniers partis” à l’entraînement ou au travail. Ils sont conscients que plus ils s’entraînent, plus ils auront des facilités durant les matchs.
Il existe d’innombrables histoires sur certains des plus grands compétiteurs de tous les temps, à l’image de Kobe Bryant, Michael Jordan et Tom Brady, qui mettaient tout en œuvre à l’entraînement pour s’assurer que l’équipe était parfaitement préparée au moment du match. Quoi que vous fassiez, entraînez-vous et envisagez des scénarios et des résultats potentiels. Plus vous travaillez et plus vous vous entraînez, plus chaque membre de l’équipe sera performant. Selon la Harvard Business Review, les personnes prévoyantes qui “planifient” ont environ 300 % plus de chances que les autres d’atteindre leurs objectifs. En d’autres termes, la pratique rend parfait.
Les leçons que j’ai abordées ici résonnent tout au long de cette série et s’alignent sur un thème plus profond, celui du développement de l’empathie et de la compréhension de vos coéquipiers. Les grandes équipes, au bureau et sur le terrain, prennent de la grandeur lorsque tous les membres réalisent qu’ils ont la chance de travailler pour créer quelque chose de plus grand, plus fort qu’eux-mêmes. C’est en travaillant ensemble et en tirant parti des compétences et expériences diverses de chacun que l’on construit quelque chose de grand.
Restez à l’écoute pour le prochain article, qui présentera quelques leçons tirées des quatre derniers épisodes. Merci à John Woolf et April Brackett pour leur aide dans l’amélioration de cet article.